Le Roi des ombres
Eve de Castro
Robert Laffont
2012
Pocket
525 pages
Résumé :
« Certes, Versailles est un prodige. Mais ne vous y trompez pas, Versailles est aussi un monstre. »
Impressions :
Il ne m’aurait jamais été possible de découvrir cet ouvrage si je n’avais pas gagné une box littéraire Kube grâce à vous et à votre indéfectible soutien. Du fond du coeur, je tenais donc à vous remercier pour votre fidélité ainsi que pour tout l’amour et toute la joie que vous m’apportez au quotidien. Ce roman, soigneusement sélectionné par Margaux de la librairie Passion Culture, me fera continuellement penser à vous.
Le Roi des Ombres se distingue des autres romans historiques consacrés à cette époque car il ne fait pas le portrait de la noblesse et de ses excentricités mais au contraire le portrait des petites gens et de leur volonté inébranlable de s’élever dans la hiérarchie royale.
Eve de Castro est une conteuse née : son récit est grouillant de détails, ses descriptions minutieuses et envoûtantes. Sous ses mots, le chantier de Versailles devient une gigantesque scène de théâtre où se joue nt tour à tour drames et comédies. Le récit, rythmé par les tromperies, adultères et caprices de la bourgeoisie, demeure captivant grâce aux révélations successives du narrateur jusqu’à la révélation finale, grandiose et imprévisible.
En choisissant d’esquisser le portrait de deux familles à la condition sociale différente, l’auteur réalise une véritable fresque de la société du 17ème siècle. Le lecteur part ainsi à la découverte des commerces florissants de l’époque mais surtout des métiers et des savoirs qui les accompagnent : perruquier, fontainier, maçon, médecin ou encore étuvier.
Nine La Vienne est une héroïne qui m’a marquée pour sa détermination, son courage et plus que tout, sa ténacité. C’est un personnage inoubliable, qui n’a de cesse d’évoluer et de s’affermir tout au long du roman, et que le lecteur se surprend à découvrir jusqu’à l’ultime page. Son engagement pour la condition féminine et son envie démesurée d’étudier la science et la médecine en font un personnage très singulier.
Au contraire, Batiste m’a charmée par son audace et son humour. Mauvais garçon, toujours à s’affranchir de la morale et surtout des lois, il n’en reste pas moins un protagoniste aimant et loyal, auquel le lecteur s’attache presque malgré lui.
Malmenés par la vie, ces deux héros trouveront en l’autre un apaisement et un réconfort presque salutaires. Cette romance, loin des idylles stéréotypées que l’on croise souvent dans la littérature historique, a su me charmer par son réalisme et sa simplicité. C’est un amour véritable et profond, dont le lecteur se fait une idée non pas par l’abondance de mots doux et de caresses mais par le dévouement et le renoncement admirables des personnages.
Un roman historique atypique & captivant, à mettre entre les mains de tous les amoureux du Parfum de Patrick Süskind.
« En Italie, d’où vient ma famille, nous avons une prière qui dit : « Seigneur, donnez-moi la force de changer ce que je peux changer, l’humilité d’accepter ce que je ne puis changer et la sagesse de reconnaître la différence ». C’est une prière qui s’adresse plus à soi-même qu’à Dieu, mais à l’occasion, elle pourrait vous servir. »

NovaBaby
août 25, 2017Ce n’est a priori pas ma période préférée en terme de lectures, mais je suis bien tentée quand même. Ta chronique est assez alléchante, et j’ai adoré Le Parfum, donc j’imagine que ça devrait me plaire !